Selon une nouvelle enquête, les travailleurs âgés sont plus susceptibles d'être accueillis par les employeurs canadiens cette année que partout ailleurs.
Soixante pour cent des chefs de la direction canadiens ont déclaré qu'ils prévoyaient accroître leur recrutement et leurs efforts pour retenir les travailleurs âgés. C'est beaucoup plus élevé que la moyenne de 42 % observée dans le reste du monde, selon un sondage mené auprès de 1 200 président-directeur général dans 69 pays.
Cet accent mis sur les travailleurs âgés s'explique au moins en partie par les défis que les cadres disent avoir à embaucher et à garder des personnes de moins de 30 ans. La majorité des PDG canadiens (75 %) ont déclaré avoir eu de la difficulté à intégrer les jeunes travailleurs dans leur entreprise et à les garder une fois embauchés.
« Pour ce qui est d'attirer et de retenir la nouvelle génération de travailleurs, les entreprises n'ont pas encore tout à fait compris. Par conséquent, ils se concentrent sur les talents qu'ils connaissent le mieux - les travailleurs âgés », a déclaré Ellen Corkery-Dooher, de PwC (anciennement PricewaterhouseCoopers LLP), qui a réalisé le sondage.
« L'intérêt accru pour le maintien en poste des travailleurs âgés semble indiquer qu'il y a plus de confiance envers le Canada à l'égard d'un rebond économique », a-t-elle déclaré. Bien que le sondage n'ait pas posé de questions sur les tranches d'âge ou les tenures particulières, « je dirais qu'il y a une grande préoccupation à l'idée de continuer à tirer parti de l'expertise de travailleurs plus âgés et expérimentés, qui pourraient autrement planifier leur retraite ».
Selon le rapport, 83 % des PDG canadiens s'attendent à ce qu'une offre limitée de candidats qualifiés soit un défi majeur, comparativement à 66 % à l'échelle mondiale.
L'étude, ainsi qu'un autre sondage publié jeudi, ont révélé que de nombreux cadres supérieurs canadiens prévoient améliorer leurs stratégies de gestion des talents cette année et offrir davantage d'incitatifs pour attirer et retenir des employés âgés et jeunes.
Selon un sondage réalisé par Berkeley Payment Solutions auprès de 429 chefs d'entreprise canadiens, les entreprises consacrent une plus grande part de leurs budgets incitatifs à leurs propres employés plutôt qu'aux programmes traditionnels de marketing externe, à la fidélisation de la clientèle et aux programmes de rabais.
La plupart des PDG participant au sondage de PwC ont déclaré qu'ils prévoyaient utiliser davantage d'incitatifs non financiers pour garder les talents, comme les programmes de formation et de mentorat, en mettant davantage l'accent sur la progression de carrière. Malgré cela, moins de 40 % des PDG ont déclaré qu'ils prévoyaient de modifier leurs stratégies en matière de personnel pour répondre aux différentes attentes des jeunes travailleurs, selon le sondage.
« Il est peut-être temps pour les PDG de s'asseoir avec le personnel des ressources humaines et d'offrir des incitatifs plus individualisés », a déclaré Mme Corkery-Dooher. « Les jeunes employés jouent un rôle important pour insuffler de la créativité et de l'ingéniosité dans une organisation. Les chefs de la direction devront adapter les programmes de recrutement, de récompenses et de rendement, de manière à ce qu'ils soient non seulement alignés sur la stratégie d'affaires, mais aussi sur les différentes caractéristiques de leur main-d'œuvre.
Par exemple, la jeune génération ne cherche pas à s'inscrire pour une carrière de 30 ans. Ils se concentrent davantage sur les nouvelles expériences et la croissance de leur expertise que les travailleurs âgés, ce qu'ils considèrent comme plus probable s'ils déménagent vers un nouvel emploi », a-t-elle déclaré.
Pour retenir les jeunes travailleurs, les employeurs doivent envisager d'offrir davantage de formation et d'occasions d'élargir leurs compétences au sein de l'entreprise, a-t-elle déclaré.
Parallèlement, les chefs de la direction trouveront probablement de nombreux travailleurs âgés prêts à continuer d'offrir leur expertise. « Les travailleurs âgés ont de plus en plus soif de rester ou d'opter pour un changement de carrière plutôt que de prendre leur retraite », a déclaré Mme Corkery-Dooher.
Le Canada et le monde
60 %
Pportion des PDG canadiens qui s'attendent à ajouter des employés cette année.
51 %
Pourcentage moyen de chefs de la direction dans le reste du monde qui s'attend à ajouter du personnel.
20 %
Proportion des employeurs canadiens qui prévoient embaucher plus d'employés à temps partiel que d'employés à temps plein (comparativement à la moyenne de 32 % dans le reste du monde).
88 %
Pportion des chefs de la direction canadiens qui prévoient offrir davantage de formation professionnelle.
Source : 14e sondage annuel mondial des PDG de PwC
L'article a été publié dans le Globe and Mail.